J'ai lu peu de trucs qui m'aient réellement transporté en janvier, sauf Mort d'encre qui valait le détour à lui tout seul, mais certains textes m'ont quand même un peu marqué, les voici donc. Ce ne sont que des choses que j'ai lu en numérique pour information.
• J'étais très curieuse de découvrir Fitzgerald après tout le bien que j'avais entendu sur lui, mais très rapidement j'ai eu envie de lui mettre des baffes.
Tender est une autofiction, et l'auteur y parle longuement de : son snobisme, son racisme, son alcoolisme, sa misogynie et ses lamentations. Le personnage de Dick Divers est antipathique au possible ; la seule chose qu'il sache faire c'est gâcher sa vie et blâmer sa femme. L'écriture m'a semblé pompeuse, l'auteur se regardant écrire et semblant se féliciter de ses jolies figures de style. Comme je l'avais imaginé c'est beaucoup plus intéressant à étudier qu'à lire.
• En faisant des recherches sur Fitzgerald j'étais tombée sur ce pod-cast qui m'a donné envie de lire les trois courts textes composant The crack-up. Ce sont des petits essais qu'il a écrit pour parler de sa dépression et qui trouvent échos dans Tender ; je les ai trouvé plus intéressants que le bouquin heureusement, même si j'ai eu un peu de mal avec la forme.
• Par contre A moveable feast (Paris est une fête en français) d'Hemingway m'a beaucoup plu ! La façon dont il dépeint son caractère, dont il parle de l'écriture, de la vie à Paris dans les années vingt est super chouette. C'est un type franc du collier, qui dit ce qu'il pense simplement (la syntaxe n'est pas toujours des plus agréable à suivre, cependant, même si du coup elle a une certaine esthétique hypnotisante) et ça soulage après Tender.
J'ai envie de lire plus d'Hemingway maintenant, mais plutôt ses nouvelles, le thème de ses romans ne m'attirant pas a priori.
• J'étais très contente quand le troisième épisode d'Orianor était enfin sorti. Jean Avril est un auteur que j'avais apprécié de découvrir sur les deux premiers et j'avais hâte de connaître la suite. Si c'est toujours très plaisant de retrouver son univers de fantasy (beaucoup plus maîtrisé que ces salades de YA), une centaine de pages partagées entre trois groupes de narrateurs c'est très peu par épisode. La prochaine fois j'attendrais que plusieurs soient publiés afin de les lire à la suite.
Malheureusement dans cet épisode j'ai eu l'impression que l'auteur n'avait pas été relu. Il fait un truc que j'avais déjà repéré dans les précédents mais qui me semble pire ici : il se répète sans cesse. Le même mot peut être retrouvé deux à trois fois dans la même phrase, paragraphe ou page. C'est tellement lassant.
• The outsider est considéré comme l'un des meilleurs textes de Lovecraft apparemment et j'ai été très séduite. Son écriture est beaucoup plus agréable à lire en version originale, elle y perd beaucoup de rigidité et de lourdeur. Attention c'est du Lovecraft donc ça a une certaine texture qui ne peut pas plaire à tous, et qui m'avait d'abord rebuté il y a quelques années, cependant à présent je suis sous le charme.
Je suis épatée par son imagination, la poésie et la noirceur de ses univers, et toute la profondeur mythologique qu'on ressent derrière chaque fait surnaturels présentés.
• L'assassinat de la maison du peuple est une nouvelle fantastique d'une quarantaine de pages. J'avais lu il y a quelques années un court roman de science-fiction jeunesse que Sylvie Denis avait écrit et qui m'avait plu, du coup j'ai eu envie de lire autre chose d'elle quand je l'ai repéré ici. J'ai été très agréablement surprise par l'écriture fluide et élégante.
L'univers uchronique et steampunk m'a plu et elle présente l'architecture et les arts décoratifs avec une passion qui m'a contaminée. Cependant s'agissant d'un texte court elle m'a donné l'impression d'avoir pressé sa conclusion et d'avoir pris de gros raccourcis un peu maladroits. J'ai envie de la lire sur un truc plus long maintenant, et c'est parfait puisque j'ai emprunté Haute écoleà la médiathèque et que ça a l'air génial.
